Journées bonnes pratiques Deux jours pour parler plastique, alternatives et recyclage
Une trentaine de producteurs ont répondu présent à l’invitation d’Excellence végétale et MPS France pour les Journées bonnes pratiques à Saint-Pol-de-Léon (29), les 25 et 26 septembre.
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Comme chaque année fin septembre, Excellence végétale et MPS France organisaient deux jours d’échanges sur les bonnes pratiques horticoles, à destination des producteurs engagés dans des démarches de certification environnementale.
Accueillis cette année par la Sica Kerisnel, les participants ont pu, la première journée, découvrir l’organisation de la coopérative bretonne et visiter ses plateformes logistiques, notamment celle, toute nouvelle, de la partie légumes.
Tendre vers 100 % de plastiques recyclés d’ici 2025
Le 26 septembre, place aux présentations et discussions sur un thème particulièrement d’actualité pour les entreprises horticoles : la gestion du plastique.
En introduction, Virginie Oddo, chargée de mission chez Verdir, a rappelé l’importance pour toute la filière de s’emparer de la problématique du plastique. L’objectif des politiques publiques est en effet clair : réduire sa place et augmenter son recyclage. « Aujourd’hui, 18 % des plastiques sont recyclés alors que la loi demande de tendre vers 100 % d’ici 2025 », précise-t-elle.
Morgane Moenne et Vincent Regnouf, pour Valhor, ont répondu aux nombreuses interrogations des producteurs présents, inquiets de l’impact des nouvelles règles sur leurs entreprises. Ils ont rappelé les raisons de la mise en place de la filière Vadeho pour le recyclage des pots des plantes vendues aux professionnels.
Ceux-ci seront soumis à la REP (responsabilité élargie au producteur) emballages professionnels dès le 1er janvier 2025. Cela concerne 4 000 tonnes de plastique par an. Vadeho a été créé pour proposer aux professionnels une filière de recyclage adaptée aux besoins propres de la filière horticole. « Il n’y a pas de troisième voie possible, insiste Morgane Moenne, les professionnels auront l’obligation d’être dans une filière de recyclage. Vadeho, spécifique aux métiers de l’horticulture, garantit cette collecte et ce recyclage pour un prix ultracompétitif. Mais si la profession ne s’en empare pas, alors seule la filière générale, moins adaptée, pourrait se maintenir. »
Créé en janvier cette année, Vadeho a donc pour objectif de collecter les déclarations annuelles de mises sur le marché français, de récupérer les écocontributions et de les reverser à Adivalor pour assurer la collecte et le recyclage des pots en PP.
Pour ce qui est des pots des plantes vendues aux particuliers, ils sont considérés comme emballages ménagers, et sont ainsi soumis à la REP emballages ménagers déjà en vigueur.
Verdir et Valhor travaillent conjointement pour faire baisser le coût de ces écocontributions, faciliter la déclaration et permettre la prise en compte des dispositifs de réemploi ou de revalorisation existants dans les entreprises.
Augmenter le nombre de sites de collecte
Concrètement, comment se passe la collecte des pots horticoles usagés professionnels en polypropylène (PHUS) ? C’est ce qu’a expliqué Aubert Baumard, conseiller collecte chez Adivalor. Car pour bien déclarer, il est nécessaire de bien comprendre : selon l’origine et le circuit suivi par la plante, ce sera au producteur (y compris hors France), au grossiste ou au paysagiste d’adhérer à Vadeho.
Pour que le système se mette en place de façon optimale, il sera nécessaire d’augmenter le nombre de sites de collecte.
Il est possible également pour tout horticulteur intéressé de devenir opérateur de collecte, et ce à tout moment de l’année.
Le seuil d’enlèvement est fixé à 600 kg. En deçà, une participation financière est demandée.
Pour les professionnels disposant déjà d’une solution de recyclage des pots, Adivalor peut, sur justificatifs, soutenir ce recyclage à hauteur de 300 € HT/tonne.
Des essais de solutions alternatives
Au-delà de la collecte et du recyclage, comment peut-on se passer progressivement du plastique en production horticole ? Laurent Mary, du CATE (Comité d'action technique et économique, station d’expérimentation locale du réseau Astredhor), a présenté un état des lieux des différentes solutions alternatives existantes. Des essais ont été menés à la station sur le choix de couleurs de pots différentes, pour un meilleur recyclage que les pots noirs. La couleur a une influence sur sa capacité à emmagasiner la chaleur. Cela peut être préjudiciable ou au contraire bénéfique selon les saisons et les plantes, mais doit dans tous les cas être pris en compte, notamment sur la vitesse de libération des engrais dans le pot.
Les précultures ou cultures de plantes dans des pots biosourcés se développent, mais font face à de nombreux défis, dont celui de leur tenue et de leur attractivité en magasin pour les consommateurs. Néanmoins les itinéraires de culture peuvent encore être améliorés, et de nombreuses pistes restent à explorer.
La journée s’est terminée par la visite de l’entreprise de Stéphane Le Lez, producteur chez Kerisnel, puis d’un centre de valorisation des déchets des Recycleurs bretons. L’occasion pour tous les participants de mesurer l’ampleur des déchets créés par les différentes activités de la filière, leurs valorisations possibles, les contraintes auxquelles les recycleurs sont soumis…
À lire également en vidéo : "Vadeho : la filière des pots professionnels à recycler est en place"
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